Risques pour la santé

À un moment donné, je me suis retrouvé à l’hôpital après avoir vécu une crise de panique. J’avais du mal à respirer, je me sentais étourdi, bref je ne me sentais vraiment pas bien.Steve, 37 ans

Santé physiologique et psychologique

Toutes les informations citées ci-dessous proviennent du site du gouvernement du Canada en date du mois de juillet 2019.

La méthamphétamine peut avoir des effets physiques et mentaux dangereux et imprévisibles.

Effets mentaux

  • un excès de bien-être (euphorie);
  • une plus grande énergie et moins de fatigue;
  • une augmentation de l’éveil et de la vigilance;
  • un débit rapide d’idées et de paroles;
  • une impression de grande confiance en soi;
  • une diminution de l’appétit.

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Ces effets durent en général de 6 à 10 heures, mais peuvent parfois durer jusqu’à 24 heures.

La méthamphétamine augmente l’activité de substances chimiques du cerveau (dopamine et sérotonine). Cela change l’humeur et l’état mental des personnes. Lorsque la drogue s’estompe, les effets les plus courants de la consommation de méthamphétamine sont l’anxiété, la déprime, et parfois un état agressif et violent.

À plus ou moins long terme, la consommation problématique peut causer l’un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • des difficultés à dormir;
  • des pertes de mémoire;
  • des lésions cérébrales permanentes, pouvant causer des hallucinations et des délires;
  • la psychose, vous pouvez consulter l’article très réaliste de David Stuart sur la pyschose (en anglais);
  • la paranoïa;
  • des pensées suicidaires.

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Tous ces troubles et effets mentaux peuvent nuire à la capacité d’une personne à gérer sa vie.

Effets physiques

  • l’assèchement de la bouche;
  • des maux de tête et des étourdissements;
  • des maux de ventre;
  • des spasmes musculaires, des problèmes de respiration et un essoufflement (avec le crystal meth);
  • une augmentation de la tension artérielle;
  • un rythme cardiaque rapide et irrégulier;
  • des évanouissements.

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Les effets physiques qui surviennent plus souvent à long terme sont les suivants :

  • une forte fièvre;
  • des douleurs thoraciques;
  • la paranoïa;
  • des hallucinations;
  • un accident vasculaire cérébral;
  • une crise cardiaque.

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Un éventail d’autres torts possibles à la santé peuvent être entraînés par la consommation problématique de méthamphétamine :

  • une mauvaise nutrition ; la méthamphétamine réduit l’appétit au point où la personne est souvent trop maigre et sous-alimentée, et a les os fragiles;
  • une peau gravement endommagée;
  • une bouche sèche, noircie ou tachée, avec de nombreuses caries et/ou la perte des dents.

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Que ce soit par surdose ou par consommation excessive à long terme, la méthamphétamine peut :

  • causer des convulsions qui entraînent la mort;
  • faire battre le cœur anormalement, causant éventuellement une insuffisance cardiaque;
  • faire éclater des vaisseaux sanguins dans le cerveau, entraînant des lésions cérébrales permanentes, un coma ou la mort;
  • réduire l’appétit de sorte que la personne devienne sous-alimenté ou anorexique et plus vulnérable aux infections;
  • causer une défaillance des organes vitaux comme le foie, les reins ou le cerveau.

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Le corps humain en vient graduellement à s’habituer à recevoir une certaine quantité d’une même substance, si bien qu’il a besoin d’une dose de plus en plus grande pour que l’effet ressenti demeure toujours aussi fort. Il est ici question de tolérance. Celle-ci se développe plus rapidement lorsque l’on fume ou l’on s’injecte du crystal meth, que lorsque l’on privilégie d’autres façons de consommer. Prendre une quantité de plus en plus importante risque d’entraîner des conséquences de plus en plus considérables sur l’organisme.

Santé sexuelle

Hormis les effets directs à court et à long terme du crystal meth sur le corps humain, il existe des risques d’un autre ordre pour la santé, à savoir une augmentation des risques d’attraper ou de transmettre des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et le VIH. Leur transmission peut survenir au moment de la consommation, mais aussi pendant les relations sexuelles après avoir consommé, comme nous l’avons expliqué dans la partie Chemsex.

Avec le crystal meth, je devenais désinhibé, je me sentais libre et je voulais repousser les limites. Je me laissais aller de plus en plus, avec de plus en plus de partenaires…Bruno, 44 ans

Les ITSS

Les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), anciennement appelées MTS (Maladies Transmises Sexuellement), peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé si elles ne sont pas traitées. Les ITSS les plus courantes sont le VIH, les hépatites, la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, l’herpès génital, les condylomes ou virus du papillome humain (VPH) et la lymphogranulomatose vénérienne (LGV). Il est à noter que depuis quelques années, le nombre de cas de syphilis chez les hommes gais a augmenté de manière importante.

Les symptômes

Les ITSS ne présentent pas toujours de symptômes et peuvent passer inaperçues. Toutefois, certains symptômes laissent parfois présager une ITSS, tels que des brûlements lorsque vous urinez, des condylomes, des lésions ou boutons à la région génitale, des écoulements anormaux.

Consultez le site du gouvernement du Québec qui est très bien expliqué  pour en apprendre davantage sur chacune des ITSS. Vous pouvez également consulter leurs documents attractifs qui expliquent tout ce qu’il y a à savoir sur les ITSS : Les ITSS, mieux les connaitre, et Les Infections Transmissibles Sexuellement et par le Sang.

Le VIH

VIH est un acronyme qui signifie virus de l’immunodéficience humaine. L’infection par ce virus cause le syndrome de l’immunodéficience acquise (sida). Le VIH s’attaque au système de défense du corps humain, le système immunitaire, et réduit sa capacité à combattre les infections. En affaiblissant le système immunitaire, il peut faciliter le développement de maladies dites « opportunistes ». Ces maladies, que l’humain peut habituellement contrôler, peuvent causer des conséquences graves et même la mort. Les principaux modes de transmission du VIH sont la pénétration vaginale ou anale sans condom et le partage de matériel d’injection. Ces deux modes de transmission sont considérés à haut risque. 

Les symptômes

Les symptômes varient selon le stade de la maladie. Il est possible d’être porteur du VIH pendant des années sans ressentir aucun symptôme. 

Consultez cette page de la CMU du Quartier latin pour en apprendre davantage sur le VIH. Afin de minimiser les chances d’être infecté, voir la section Réduction des risques. Vous pouvez également lire le document L’essentiel du VIH SIDA du Portail VIH/SIDA.

L’hépatite C

Cette maladie du foie est causée par le virus de l’hépatite C (VHC). Celui-ci se transmet principalement par le contact avec du sang contaminé lors du partage de seringues ou de matériel d’injection ou d’inhalation, mais peut aussi se transmettre pendant les relations sexuelles non protégées (surtout si elles causent des saignements et que vous avez le VIH). Le moindre saignement aux lèvres, par exemple à la suite d’une brûlure par le contact d’une pipe devenue chaude, est suffisant pour que le virus se propage si la pipe est partagée. Il en va de même pour le partage de seringues, et même de pailles ou tubes. Comme le VHC survit quelque temps à l’air libre, il se transmet beaucoup plus facilement que d’autres virus.

Les symptômes

Environ le quart des personnes atteintes élimineront le virus spontanément. Pour 75 % des personnes, l’infection deviendra chronique. Parmi les personnes infectées, 70% à 80% ne présentent aucun signe d’infection. Les autres personnes qui auront des symptômes présenteront de la fatigue, des malaises, de la perte d’appétit, des douleurs à l’estomac, un ictère (jaunissement de la peau et des yeux), des selles pâles et une urine foncée. Chez les porteurs chroniques, environ 50% pourront développer avec les années une cirrhose (cicatrises au foie) et rarement un cancer du foie. Comme la majorité des personnes ne présentent pas de symptômes, il est important de considérer un test de dépistage de l’hépatite C si vous avez été exposé au virus (voir la section Réduction des risques).

Consultez la page Hépatite C, un guide détaillé de CATIE pour en apprendre d’avantage sur l’hépatite C. Vous pouvez également vous informer de manière plus rapide avec leurs guides 6 choses à savoir sur l’hépatite C ou L’hépatite C et le sexe, pour les hommes gais, bi et queer.

Santé financière

L’usage de crystal meth peut parfois être synonyme d’insécurité financière. Certes, les coûts associés à l’achat de la substance risquent de prendre de l’ampleur si l’on consomme sur une base régulière, car la quantité prise risque d’augmenter au fur et à mesure que s’établit l’effet de tolérance. Mais exception faite des coûts directs du crystal meth, une consommation régulière peut aussi entraîner des coûts indirects, à commencer par le risque de perdre son emploi lorsque la consommation prend le dessus. Passer à côté d’opportunités d’emploi est également une conséquence fâcheuse pour certains consommateurs. Enfin, sans en faire une liste exhaustive, mentionnons les coûts reliés à la prise de médicaments éventuels, comme des antidépresseurs, aux consultations chez des psychologues ou des dentistes, ainsi qu’à certaines démarches pour diminuer ou arrêter sa consommation.