Réduction des risques

Je ne suis pas prêt à cesser de consommer pour le moment. Puis-je réduire les risques pour ma santé ?

Si vous n’êtes pas encore tout à fait prêt à arrêter de consommer, rappelez-vous qu’il existe des moyens simples et efficaces pour réduire les risques pour la santé avant, pendant et après la consommation. Par réduction de risques, nous entendons un ensemble de stratégies pour réduire les conséquences négatives du crystal meth sur votre santé ainsi que sur celle de la communauté.

À chaque fois que je consommais, j’avais des relations sexuelles non protégées avec des hommes sans que ce soit prévu. Je me disais par la suite, un peu paniqué : mais qu’est-ce que je viens de faire ? Jusqu’à ce que je réalise que c’est exactement ce que je recherchais, des relations non protégées.Robert, 39 ans

Pour une consommation sécuritaire

Avant la consommation

  • Établissez clairement vos limites (quelles quantités allez-vous consommer, pendant combien de temps), ne sortez qu’avec un certain montant d’argent et laissez vos cartes bancaires et cartes de crédits à la maison.
  • Si vous prenez des médicaments, assurez-vous d’avoir avec vous suffisamment de doses. Par précaution, il peut aussi être utile d’avoir sur soi une note indiquant les médicaments que vous devez prendre, en cas de surdose ou autre problème survenant subitement. Informez-vous auprès d’une source fiable des interactions possibles entre vos médicaments et le crystal meth.
  • Faites des provisions de barres protéinées, de bouteilles d’eau, etc., et apportez-les avec vous.
  • Prévoyez le matériel de consommation nécessaire, les condoms, le lubrifiant, un montant d’argent que vous conserverez à part, pour le taxi du retour.
  • Procurez-vous du matériel de consommation neuf. Vous pouvez même consommer dans un endroit dédié à cela avant de partir où vous voulez. Les 4 Sites d’injection supervisée de Montréal sont des endroits où les utilisateurs de drogues peuvent venir s’injecter ou prendre des drogues dans de bonnes conditions d’hygiène, de sécurité et en toute légalité. Les sites permettent de réduire les risques liés à la consommation, comme l’injection, la réutilisation du matériel, ou les surdoses. Vous pouvez consulter les fiches explicatives sur ce site, ou les 3 centres de lieu fixe vous sont présentés : CACTUS, DOPAMINE, SPECTRE DE RUE, ainsi que le site mobile L’ANONYME. Ces centres communautaires sont des lieux ou l’on peut simplement discuter, consommer ou demander de l’aide, sans jugement et sans engagement. Vous pouvez aussi trouver un centre d’accès au matériel d’injection (CAMI) grâce à ce lien. Si vous n’êtes pas intéressé par les sites d’injection, découvrez quelques astuces pour consommer de façon sécuritaire en regardant ces conseils.
  • Planifiez le temps et le lieu où vous pourrez reprendre des forces après la consommation.
  • Si vous le pouvez, consommez avec quelqu’un avec qui vous serez à l’aise de parler en cas de problèmes. Discutez avec lui à l’avance des limites que vous ne voulez pas franchir.

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Pendant la consommation

  • Hydratez-vous suffisamment, assurez-vous d’avoir de l’eau et de boire régulièrement.
  • Évitez de consommer de l’alcool pour éviter la déshydratation.
  • Mangez suffisamment, privilégiez les protéines et les hydrates de carbone complexes (thon, viandes maigres, pâtes de blé entier, céréales complètes, légumes racines).
  • Commencez par consommer une petite quantité de crystal meth. 
  • Si vous fumez ou sniffez le crystal meth, utilisez votre propre matériel. Après avoir reniflé une dose, vaporisez une solution saline dans chaque narine avec un vaporisateur.
  • Si vous vous injectez, faites le en toute sécurité en suivant les différentes étapes du guide de CATIE S’injecter de façon plus sécuritaire. Surtout, ne partagez jamais votre matériel. Utilisez du matériel neuf et des tampons d’alcool pour désinfecter le site d’injection avant chaque prise. Vous pouvez consultez le livret Je me pique, mais pas n’importe comment créé par CATIE, ainsi que ce document pour choisir une zone adaptée de ton corps où t’injecter.
  • Essayez de ne pas consommer seul, afin de minimiser les conséquences d’une surdose ou d’effets indésirables, tels qu’une crise d’angoisse ou la paranoïa. Consultez cette affiche de CATIE pour prévenir les surdoses crystal meth et reconnaître les signes et les conduites à tenir. Si vous pensez avoir des comportements à risque de surdose, prenez un peu plus de temps pour en apprendre davantage à ce lien.
  • Notez dans un carnet à chaque fois que vous prenez de la meth, la quantité et le lieu utilisé. Ainsi, vous pourrez vous rendre compte de l’évolution de votre consommation.
  • En cas de problèmes, appelez immédiatement le 911 ou présentez-vous à l’urgence.

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Après la consommation

  • Si vous pensez avoir eu des activités à risque (partage de seringue, pénétration sans condom), consultez immédiatement un médecin. Vous pouvez visiter cette page de la CMU du Quartier latin pour vous informer sur les services de dépistage et prendre rendez-vous.
  • Reposez-vous. Il est possible que vous n’arriviez pas à dormir, faites de la relaxation ou de la méditation.
  • Mangez autant que vous en avez envie.
  • Réhydratez-vous. Buvez beaucoup d’eau, du jus, etc.
  • Il est normal que vos émotions fluctuent énormément. Ne soyez pas trop exigeant envers vous-même, vous devez reprendre des forces.
  • Évitez de consommer de l’alcool ou d’autres drogues pour tenter de mieux faire passer le down. Cela pourrait avoir l’effet inverse.
  • N’hésitez pas à contacter une personne de confiance si vous avez besoin de parler.
  • Faites-vous dépister pour le VIH et les ITSS tous les trois mois.

Vous pouvez consulter la page de CAMH qui vous propose plusieurs conseils pour consommer en sécurité, dans sa partie Si je consomme de la méthamphétamine, que puis-je faire pour en réduire les méfaits? 

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Pour du sexe sécuritaire

Puisque le crystal meth a un effet puissant sur le cerveau en diminuant notamment les inhibitions, la capacité d’agir dans le respect de ses limites s’en trouve parfois altérée. Les relations sexuelles qui ont lieu durant un high, souvent d’une intensité élevée, sont certainement une source de plaisir. Mais elles peuvent aussi devenir une source d’inquiétudes et d’ennuis. En effet, il arrive que, lors de ces échanges, nous n’ayons pas pris un minimum de précautions. C’est dans ce contexte que se transmettent les infections telles que les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), dont le VIH.

Pour connaître les risques de transmission de ces infections, les symptômes et les traitements disponibles, vous pouvez consulter notre page Risques pour la santé, le site du gouvernement du Québec qui est très bien expliqué, ou même venir directement à la rencontre de l’un de nos professionnels dans notre clinique.

Voici quelques trucs pour amoindrir les risques de contracter le VIH ou une ITSS pendant une relation sexuelle. Même si aucun de ces moyens n’est efficace à 100 %, ils contribuent à réduire de manière considérable les risques de transmission.

1.Le port du condom, le champion des préventions

Certaines personnes ont des réticences à utiliser le condom, pour des raisons qui leur appartiennent. Il n’empêche que le port du condom demeure le moyen le plus sûr pour prévenir la transmission de la majorité des  ITSS et du VIH. Utilisez un nouveau condom pour chaque pénétration. Vérifiez régulièrement la présence et l’état du condom. Changez-le au besoin.

Prévoyez un nombre suffisant de condoms à apporter avec vous avant même de consommer.

2.Autres trucs à considérer

Si, pour une raison ou une autre, il n’est pas question d’avoir recours au condom, quelques trucs existent pour minimiser les risques de transmission :

  • Utilisez une grande quantité de lubrifiant si vous pratiquez le sexe anal. Cela permet de réduire les risques de déchirure et d’irritation, sources potentielles de transmission du VIH. Préférez les lubrifiants à base de silicone, qui ne sèchent pas.
  • Retirez-vous avant d’éjaculer.
  • Préférez des partenaires que vous connaissez plutôt que des inconnus, tout en consentant à recourir à des pratiques sur lesquelles vous êtes tous les deux d’accord.
  • Faites-vous dépister régulièrement pour les ITSS et le VIH.
  • Si vous recevez un diagnostic d’une ITSS, il est important de la traiter et de communiquer avec vos partenaires si cela est possible.
  • Certains consommateurs se sont rendu compte qu’en évitant le plus possible de fréquenter les endroits propices à la rencontre de partenaires, on diminuait le nombre de rapports sexuels à risque.

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3.Prophylaxie préexposition (PrEP)
  • Si vous vivez une période lors de laquelle vous vous considérez à risque d’être infecté par le VIH, il existe un outil de prévention appelé « prophylaxie préexposition » (PrEP ou PPrE) au VIH. Cette stratégie consiste à prendre des médicaments antirétroviraux quotidiennement afin de prévenir la transmission du VIH. Elle ne remplace pas les autres méthodes de prévention (telles que le port du condom), mais vient s’ajouter à l’ensemble des stratégies préventives. Seul un médecin est à même de prescrire une PrEP. Ce dernier fera une évaluation de votre situation et assurera un suivi sur une base régulière.

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Pour plus d’informations, consultez cette page de CATIE ou consultez leur livret d’informations 8 questions sur la Prep pour les gars. Vous pouvez également téléphoner à notre Clinique Médicale Urbaine du Quartier latin au 514-285-5500, ou aller sur notre site.

J’ai commencé à consommer sur une base régulière, toujours dans des clubs, des saunas ou des partys privés. Le sexe était toujours de la partie, souvent avec les mêmes personnes. J’avais l’impression de faire partie d’un réseau de consommateurs.Éric, 29 ans

Vous êtes infecté par le VIH ?

  • Prendre ses médicaments antirétroviraux est essentiel, pour votre propre santé mais aussi pour amoindrir les risques de transmission du virus. Sans que le risque soit éliminé complètement, le fait d’avoir une charge virale indécelable (moins de 40 copies/ml) réduit considérablement le risque de transmission à ses partenaires.
  • N’oubliez pas de vous faire dépister régulièrement pour les ITSS.
  • Manquez le moins possible vos rendez-vous avec votre médecin.
  • Sachez que selon la loi, vous êtes tenu de dévoiler votre séropositivité à votre partenaire s’il y a une « possibilité réaliste » de transmission du VIH. Le fait de porter un condom et d’avoir une charge virale indécelable sont les deux conditions qui, si réunies seulement, ne vous obligent pas à divulguer votre séropositivité au VIH. Pour en savoir plus, nous vous recommandons de lire le document Questions & Réponses du Réseau juridique canadien VIH/sida ou le Guide d’information sur le droit pour les hommes gais au Canada de l’organisme CATIE. Vous pouvez également consulter le site expert de la COCQ-SIDA.
  • N’oubliez pas de vous faire dépister régulièrement (environ tous les 3 mois) pour les autres ITSS.

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Dépistage des ITSS et du VIH

Prenez le temps de vous faire examiner :

Si vous jugez avoir eu des comportements à risque, par exemple le partage d’une seringue ou une pénétration sans condom. La fréquence du dépistage recommandée varie, particulièrement en fonction du nombre de partenaires. En moyenne, il est conseillé de se faire dépister pour les ITSS et le VIH à tous les trois mois.

Si vous vous avez des symptômes d’ITSS (brûlements lorsque vous urinez, condylomes, lésions ou boutons à la région génitale, écoulements anormaux). Consultez le site du gouvernement du Québec pour connaître les symptômes de chacune des ITSS.

Vous pouvez obtenir un rendez-vous rapide pour vous faire dépister à la Clinique Médicale Urbaine du Quartier latin en appelant au 514-285-5500 ou directement sur le site.

Vous pouvez également trouver un autre service intégré de dépistage et de prévention des ITSS (SIDEP) au lien suivant.

Vous avez été exposé au VIH ?

Il est possible qu’après avoir consommé du crystal, vous ayez eu du sexe anal sans condom. Ce faisant, vous avez peut-être été exposé à un risque de contracter le VIH.

Il existe un traitement d’urgence à la suite d’une exposition à un risque de transmission du VIH. Ce traitement s’appelle « prophylaxie postexposition » ou « PPE ». Il est important de prendre ce traitement le plus rapidement possible, idéalement dans les 2 heures qui ont suivi l’exposition et pas plus tard que 72 heures après une exposition. Visitez cette page de la CMU du Quartier latin pour en savoir plus sur la PPE, ou celle de CATIE.